mercredi 19 juillet 2017

Triste. Mais néanmoins, en avant. (+MAJ)

Selon tous ceux qui l'ont croisé durant toute sa carrière, un chef s'en va donc. Un vrai. Humain, très humain et franc. Pas forcément adepte de la starification dans laquelle certains l'ont un peu rangé durant ces derniers jours.
 
Merci donc pour ce que vous avez fait, mon Général.
 
 
Et maintenant, cela continue... Quoiqu’il arrive, cela continuera. Et c’est tant mieux, car il le faut. Tout d’abord, bien du courage au suivant, et à tous ceux qui restent vigilants, pour nous, sur les murailles de la cité.

MAJ 1 : il s'agit donc du général François Lecointre, personnalité d'action (il aimait d'ailleurs qu'à force, on ne le résume pas seulement à sa charge à la baïonnette à Verbanja en 1995...) et de réflexion (participant actif à la revue Inflexions), au caractère et à l'ambition plutôt différents de son prédécesseur. Bon courage à lui. Les défis politiques (qu'il connaît) et militaires restent globalement inchangés.
 
Ensuite, simplement pour rappeler qu'au-delà des questions de forme, il y a aussi aujourd’hui une vraie question de fond. Elle dépasse d'ailleurs toutes les autres.
 
Elle dépasse la question des relations civilo-militaires, eux mêmes en dessous des enjeux très immédiats, notamment du maintien de la cohésion interne des armées, qui n'a jusqu’à présent pas à rougir du maintien de ses valeurs de saine cohésion. Ces relations civilo-militaires ne sont pas uniquement des interactions entre pôles mouvants, théorisables (doctrine Georgelin et j'en passe) et enfermables dans des décrets, mais bien avant tout des affaires éminemment humaines, reposant en partie, mais en partie seulement, sur le poids de certaines habitudes. Elles peuvent donc être décortiquées, mais restent aussi en partie dans le brouillard.
 
Sur le fond, quand certains auront compris que la question n'est pas plus ou moins de budget pour la Défense et les armées, mais bien l'adéquation entre missions-moyens. En conséquence, il est fort possible de baisser le budget de la Défense, si et seulement si les missions baissent. Et que cette baisse, ce choix fait (et la quadrature du cercle actuel oblige à faire de tels choix), est assumée. Et évidemment expliquée.
 

lundi 10 juillet 2017

Irak et Syrie - Quels scénarios possibles pour l'évolution de l'engagement militaire français ?

Au-delà de quelques déclarations, relativement creuses, déclinées autour de « La campagne de la Coalition internationale n’est pas achevée et la lutte contre Daech doit être poursuivie avec détermination. La France maintiendra son effort militaire », peu de responsables politiques et militaires français se sont exprimés ces derniers mois sur le devenir à moyen terme de l’engagement militaire français en Irak et en Syrie.

Il est sans doute possible de débattre longtemps pour savoir si la reprise de Mossoul, qui devrait être annoncée d'ici quelques jours par les autorités irakiennes, est le début de la fin ou la fin du début pour l’organisation Etat islamique en Irak (et ce que "reprise" veut dire). Si elle est bien une étape, plutôt bienvenue, elle en est surtout qu’une parmi bien d’autres. D’ailleurs pas forcément la plus complexe à atteindre, malgré les souffrances et les difficultés pour y parvenir par l'ensemble des acteurs, locaux ou internationaux.

 
Actuellement, l’engagement militaire français peut se résumer en 4 blocs : 
  • Un volet commandement/soutien, à la fois national et international, permettant aux autres volets d’opérer ;
  • Un volet renseignement, auquel participe toutes les composantes (aérien, spatial, naval, du fait de l’absence de porte-avions limitant une participation au volet appui, forces spéciales, etc.) ;
  • Un volet appui : terrestre, via l’artillerie, aérien et potentiellement maritime, lorsque le porte-avions est disponible, ou potentiellement avec les missiles de croisière des frégates ;
  • Un volet accompagnement/formation, pour le coup quasi exclusivement terrestre (via forces conventionnelles et forces spéciales).
Si l’adaptation du dispositif militaire français de l'opération Chammal est quasi permanente pour appuyer la reconquête des territoires par les forces locales, quid de son évolution à moyen terme ? Censé être bâti pour répondre au mieux à la situation rencontrée (notamment à l’action de l’ennemi) autant qu'employé pour façonner la situation future, ce dispositif est donc dépendant d’un certain nombre de facteurs (plus ou moins maitrisables), qu’ils seraient bien présomptueux de décrire de manière définitive et trop assurée. Ainsi, bien plus qu'un choix ferme d'un des 4 scénarios-types décrits ci-dessous, il s'agira sans doute de placer le curseur des efforts un peu plus ou un peu moins sur l'un ou l'autre.
 

mardi 4 juillet 2017

Ouvrage - Début des précommandes de "Notre monde est-il plus dangereux ? 25 questions pour vous faire votre opinion" (+MAJ)

Précommandes possibles dès aujourd'hui d'un ouvrage didactique tentant de brosser via des chapitres de 4/5 pages un large panorama de grandes questions contemporaines : "Notre monde est-il plus dangereux ? - 25 questions pour vous faire votre opinion (via Amazon)".

Sortie effective prévue le 6 septembre 2017 chez Armand Collin, sous la haute direction de l'efficace Sonia Le Gouriellec (chercheur à IRSEM et blogeuse chez Good Morning Afrika).

Participant modestement à ma première 'rentrée littéraire' (rien que ça...), j'y signe une contribution intitulée "Armées partout, terrorisme nulle part ?" pour tenter de mettre en perspective l'apport de l'emploi des armées face à un certain mode d'action.
 4ème de couverture :

"À l’heure où la France subit des attaques terroristes sur son territoire, où Donald Trump, homme d'affaire et personnage imprévisible, est arrivé au pouvoir aux Etats-Unis, où la Russie s’affirme sur la scène internationale et où la guerre fait rage en Syrie, comment appréhender le monde contemporain et clarifier ce qui relève des faits, des discours ou des interprétations du contexte international. Sommes nous réellement en guerre ? Quelle politique de défense pour la France et l'Europe ? Quelle sera la place de la France dans une monde en crises ?

Pour ne plus se contenter des idées reçues, les auteurs dissipent les malentendus et répondent aux 25 questions essentielles.

Les auteurs sont des spécialistes dans leur domaine et venus d’horizons et de disciplines différentes: politistes, sociologues, historiens, militaires, journalistes, blogueurs…
  • Jean-Jacques Roche, Professeur en Science politique à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, Directeur de la formation, des études et de la recherche de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).
  • Yves Trotignon, Chercheur associé à l’Observatoire de géopolitique de la Chaire Raoul-Dandurand, Université du Québec à Montréal, ancien agent de la DGSE, blogueur.
  • Florent de Saint Victor, Consultant et rédacteur du blog Mars Attaque.
  • Damien Simmoneau, Enseignant-Chercheur à l’Université Paris 13, Chercheur associé au Centre Emile Durkheim à l’Université de Bordeaux
  • Elyamine Settoul, chercheur associé au CERI (Sciences Po Paris).
  • Olivier Schmitt, Associate Professor en science politique à l'Université du Danemark du Sud.
  • Stéphane Taillat, ‎Enseignant-Chercheur au Centre de Recherches des Ecoles de Coëtquidan.
  • Sophie Boisseau du Rocher, Chercheur associé au Centre Asie de l'Ifri
  • Nicolas Henin, Journaliste, auteur de « La France russe: Enquête sur les réseaux de Poutine ».
  • Joseph Henrotin, à l’Institut de Stratégie Comparée (ISC) et rédacteur en chef de la revue Défense et Sécurité International (DSI).
  • Brice Erbland, Officier supérieur au sein de l'aviation légère de l'armée de terre.
  • Benjamin Oudet, Doctorant à l'Université de Poitiers
  • Marianne Péron-Doise, Chercheure à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM).
  • Samuel Faure, Chercheur au CERI SciencesPo Paris, Enseignant à Sciences Po Lille.
  • Yves Gounin, Ancien élève de Sciences-Po Paris et de l'ENA, conseiller d'État,
  • Colonel Hervé Pierre, Directeur adjoint de la revue Inflexions.
  • Marie Peltier, Historienne
  • Romain Mielcarek, doctorant, journaliste et blogueur."
Nous aurons l'occasion d'en reparler...

MAJ 1 : pour suivre l'actualité de la sortie du livre, une page Facebook a été créée.