vendredi 22 mai 2015

Raid des 7 bornes en Guyane - Réinvestir d'une certaine façon le Territoire national

Presque 50 jours pour faire à pieds 320 kilomètres, soit des journées de marche de 10 à 12 heures au rythme de... 1km/h environ.
 
Si l'expédition en forêt guyanaise appelée "raid des 7 bornes" qui doit débuter le 2 juin ne gagnera pas un quelconque record de vitesse du fait de la végétation et du climat, elle se rendra bien vers des territoires, non pas perdus par la République, mais peu ou pas parcourus depuis des années. En effet, plus de 7 ans qu'aucune présence humaine connue n'a été signalée dans certains endroits.
 
 
Un géographe du CNRS, François-Michel Le Tourneau, à l'origine du projet, deux autres scientifiques (notamment des botanistes), 2 guides locaux, et une quinzaine de légionnaires suivront la frontière terrestre entre la France et le Brésil. Cette ligne, partageant les eaux de l'Amazonie au Sud, et des fleuves Maroni et Oyapock au Nord, est matérialisée par 7 bornes en béton, d'où le nom, qui seront reliées d'Ouest en Est. Une première qui nécessitera d'avaler à pieds plus de 15.000 mètres de dénivelé positif.
 
Si des missions profondes de 15 jours en forêt équatoriale étaient menées jusqu'en 2008 par l'unité de la Légion étrangère, le 3ème régiment étranger d'Infanterie (REI), présente dans cette zone du département guyanais, elles ont dû être abandonnées. Des choix ont dû être faits à cause de la suractivité causée par les opérations Harpie (lutte contre l'orpaillage illégal) et Titan (protection du centre spatial guyanais de Kourou).

 
Pour les forces armées en Guyane (FAG), c'est une mission de souveraineté (comme peuvent l'être les missions de la Marine nationale sur l'îlot de Clipperton dans le Pacifique). Une illustration comme une autre également du réinvestissement du Territoire national souhaité par le chef d'état-major de l'armée de Terre pour éviter les espaces lacunaires et les zones refuge ?
 
Pour le volet militaire, un recueil de renseignements sera mené sur d'éventuels signes de présence humaine, ainsi que la vérification de certains équipements (notamment les moyens de transmissions, plus légers, robustes et efficaces) et des méthodes de progression, tout en confirmant la capacité des légionnaires à durer dans un tel milieu amazonien.
 
L'appui des FAG (mise à disposition d'heures de vol d'hélicoptères PUMA pour le ravitaillement, fourniture de 1.120 rations lyophilisées, stages commandos proposés à certains scientifiques participants, compétences médicales par des auxiliaires sanitaires tout au long de l'expédition, etc.) rend possible ce formidable défi.
 
 
ce dernier s'inscrit également dans la continuité des expéditions conjointes menées depuis des siècles dans des zones reculées du Globe (volet scientifiques de la campagne d'Egypte de Napoléon, expédition de Morée dans le Péloponnèse accompagnée d'une mission scientifique, mission Foureau-Lamy pour la traversée du Sahara fin du 19ème siècle...). Qu'elles aient des raisons cartographies, botaniques, océanographiques, ethnographiques, etc.
 
Le raid est à suivre via un blog (annoncé comme mis à jour plusieurs fois par semaine), un compte Twitter (@7bornes) et une carte interactive.
 
Bon courage dans l'enfer vert. Selva !

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