mercredi 24 décembre 2014

Joyeux (et saint) Noël à tous - Rétrospective 2014 et #SoutienAuxSoldatsEnOPEX

Avec un peu d'avance, un très joyeux (et saint) Noël à tous.
Une pensée particulière pour tous ceux qui seront, pour nous, loin de chez eux en ces moments.


2014 se termine, une année riche en réflexions, échanges et rencontres, que cela soit dans ses pages, ou via le compte Twitter ou la page Facebook associés.

Pour patienter avant 2015, voici les articles les plus consultés de 2014 (en gageant que le nombre de consultation soit dû au fait que vous les avez apprécié) :

1. VAB Ultima en Centrafrique - L'exemple d'un compromis difficilement trouvable ? (07 avril 2014)

2. Mali - Militaires français, tchadiens et maliens face à une guérilla... (31 mars 2014)

3. Entretien - Les sapeurs français en Afghanistan (Christophe Lafaye) (8 septembre 2014)

4. Centrafrique : exemple-type de ce qu'il ne faut pas faire ? (19 février 2014)

5. Ukraine-Crimée : c'est maintenant que tout commence... (3 mars 2014)

6. FELIN - La reine a pris trop de poids (3 septembre 2014)

7. Budget de la Défense - Face au mur, n'accélérons pas pour foncer dedans collectivement ! (16 mai 2014)

8. About the operation Serval in Mali - Interview with Michael Shurkin (Rand) (28 octobre 2014)

9. La France peut-elle remonter en puissance sur le plan militaire ? (entretien) (16 juillet 2014)

10. Irak - Faut-il rajouter des bâtons de dynamite dans la chaudière ? (23 septembre 2014)

11. Iraq - About attack helicopters: is it for 'vampire' deployment? (06 octobre 2014)

Pour ceux qui voudraient se replonger dans ceux de l'année dernière, c'est ici : la France aux Philippines, la Gendarmerie mobile en RCA, les dernières opérations françaises en RCA, les relations entre politiques et militaires, les chars kafkaiens de l'US Army, le LBDSN et la LPM 2014-2019, etc.
A l'année prochaine !

samedi 20 décembre 2014

Expression des militaires - A propos des 7 derniers gladiateurs

Depuis le départ récent à la retraite de l'un et le passage en 2ème section de l'autre, il n'y a plus que 7 blogs tenus par des militaires - hors Gendarmerie - encore en activité et ayant un rythme de publications non erratique.

Dommage.

Un jugement qui ne néglige évidemment pas l'apport que représente les jeunes ou moins jeunes retraités de tous grades qui en tiennent un, ainsi que les officiers généraux en 2ème section.

Traitant de sujets extrêmement divers (Histoire, cyber, tactique, OTAN, etc.),  les 7 derniers (si je n'en ai pas manqué) sont :
Ils sont tous tenus par des Terriens, n'ayant pas, d'une certaine façon, attendu le récent lancement du pôle Rayonnement de l'armée de Terre, une initiative à 1ère vue prometteuse.



mercredi 17 décembre 2014

En Afghanistan avec les Oies sauvages - Entretien avec le colonel Haberey (+ MAJ)

De juin à novembre 2012, le colonel Gilles Haberey était en Afghanistan à la tête du groupement Oies sauvages, constitué autour du 92ème régiment d'Infanterie (Clermont-Ferrand). Il y conduit la délicate phase de retrait de certains des derniers postes français tenus en-dehors de la capitale afghane et de leur transfert aux militaires afghans.


Dans un ouvrage tout juste publié, "Combats asymétriques en Afghanistan" (chez Nuvis), il revient sur les différentes phases de cette mission, mettant très concrètement l'humain (le chef face aux responsabilités, le combattant face à la mort, le militaire afghan face à ses choix, etc.) au cœur de cette expérience. Il a bien voulu répondre à quelques unes de nos questions.

1/ Tout d'abord, mon colonel, pourquoi avoir écrit un tel ouvrage ?


J’ai souhaité rédiger cet ouvrage principalement pour mettre à l’honneur les hommes que j’ai commandé et qui m’ont suivi, officiers, sous-officiers et soldats, dans le cadre d’une mission complexe d’où le danger physique n’était pas absent. Ensuite, après avoir longuement échangé avec des amis, j’ai été encouragé à partager par écrit ce vécu et les réflexions qui furent les miennes, afin que l’expérience ne disparaisse pas avec le temps et puisse servir, au moins en partie, à d’autres.

lundi 15 décembre 2014

Pour une guerre des chiffres, il faut des chiffres et une guerre…


Hier, c’était "De mai 2009 à mai 2010, les prises à partie en Afghanistan augmentent de 80%. Entre mars et juin 2010, 121 chefs insurgés sont éliminés par les forces spéciales. Enfin, entre septembre 2008 et mars 2010, des sondages effectués auprès des populations locales indiquent que le taux de satisfaction concernant la sécurité passe de 35% à 43%".

Et avant-hier, c’était "Entre janvier 1964 et janvier 1965, le nombre mensuel d’incidents (embuscades, tirs de harcèlement, mines, etc.) contre les unités américaines et celles de l’ARVN (Armée de la République du Viêtnam) passe de 1.600 à 2.000, le nombre d’ennemis tués d’environ 1 250 à 2 150 par mois et le nombre d’armes saisies double".

A chaque fois : "Oui, peut-être, et alors ?".

C’est principalement à partir d’indicateurs chiffrés comme ceux-ci que l’évolution de ces guerres est ou a été évaluée, par les militaires, par les responsables politiques comme par les opinions, notamment via une reprise, avec une, hélas, très rare mise en perspective (tendances, comparaisons, etc.), dans la presse, les communiqués, etc. Aujourd’hui, ces metrics, pour reprendre l’anglicisme, ne sont plus seulement des aides utilisées avec plus ou moins d’efficacité par tous les niveaux décisionnels, ils sont devenus de véritables objets politiques qui se heurtent malgré tout à la nature immuable de cette activité humaine qu’est la guerre. Souvent, ils permettent, au mieux, d’entretenir le brouillard de la guerre plus que de le lever (parfois sciemment pour éviter de poser les douloureuses questions), au pire, via des biais de perceptions (notamment dans leurs édifications : ne pas faire pire qu’avant, etc.), de s’enferrer dans de dangereuses illusions sur les fins.

vendredi 5 décembre 2014

Entretien - Où en est-on de l'Europe spatiale ? avec Guilhem Penent

Cet entretien avec Guilhem Penent, doctorant en sciences politiques, chercheur associé à l'IFRI, rédacteur du blog De la Terre à la Lune et auteur du récent L’Europe spatiale : le déclin ou le sursaut (Edition Argos), a été réalisé en collaboration avec le blog Ultima Ratio.
 
Quelques jours après la décision politique du lancement du lanceur Ariane 6 d'ici 2020, il développe quelques unes des grandes problématiques de l'Europe spatiale, civile et militaire, secteur où la France tient encore aujourd'hui l'un des rôles majeurs.
 
 
1/ A l’objectif pour l’Europe "d’autonomie dans l’espace", vous préférez celui de "maîtrise de l’espace". En quoi cette distinction permet de donner l’orientation nécessaire pour mener les futurs efforts nécessaires ?

Permettez-moi tout d’abord de rappeler que plusieurs logiques guident l’effort de l’Europe spatiale et l’autonomie n’est pas nécessairement celle qui est la plus souvent mise en avant ou la plus à même de mobiliser. Elle n’est pas non plus la première historiquement puisque c’est à la recherche scientifique que la première agence spatiale européenne, l’ESRO, constituée il y a exactement cinquante ans sur le modèle du CERN, était consacrée. Ce n’est pas un hasard si l’organisation qui lui a succédé en 1975 sous le nom de l’ESA s’est construite autour d’un programme scientifique obligatoire qui est considéré de ce fait comme la colonne vertébrale soutenant tout l’ensemble.

Vous avez toutefois raison de sous-entendre que l’objectif d’autonomie a joué un rôle essentiel dans la construction du spatial en Europe. Ainsi, le succès de la sonde Rosetta ne montre pas seulement que l’Agence spatiale européenne est capable de grande prouesse en tant que structure dédiée à la coopération scientifique et technologique, il est aussi la preuve que les Européens qui ont beaucoup souffert par le passé des revirements à répétition de la NASA n’ont pas besoin d’aide pour être ambitieux et peuvent grâce notamment au programme Ariane explorer seuls l’univers. Aussi "l’autonomie" émerge-t-elle assez naturellement comme le principe politique fondateur sans lequel l’édification d’une politique spatiale digne de ce nom ne serait pas possible.