samedi 12 mai 2012

Ni miracle, ni catastrophe pour le système FELIN en Afghanistan ?

Selon un document rédigé par le centre de presse de Kaboul des forces françaises en Afghanistan et librement disponible sur Internet, voici quelques-uns des enseignements, positifs ou négatifs, des quatre premiers mois d'utilisation du système FELIN en Afghanistan (du RETEX plus frais devrait être bientôt disponible avec le retour du BG Picardie en France, relevé par le BG Steel). 

Des confirmations et des découvertes (une connexion recommandée du système FELIN au système satellitaire VENUS, par exemple), et certainement encore du travail de maîtrise et d'acclimatation pour tous. La carrière du système ne fait que débuter...

Avec les températures négatives de l'hiver afghan dans certaines vallées du district de Surobi ou de la province de Kapisa, les batteries s'usent rapidement. Elles nécessitent donc d'être fréquemment rechargées. La poussière qui s'infiltre partout (sans doute moins, néanmoins, que durant l'été) ne semble pas avoir entravée le bon fonctionnement du système.


Le poids du système, malgré sa modularité, peut être gênant lors de certaines missions nécessitant une mobilité débarquée. Contrairement aux mandats précédents, les forces françaises arment surtout des DLAS (détachement de liaison, d'appui et de soutien) qui, une fois installés (en particulier sur les hauteurs) restent statiques. Le poids de l'équipement est donc moins contraignant qu'auparavant où l'action principale (fouille de villages, ouverture d'itinéraire) était menée par les unités françaises.

La transmission d'informations (en particulier, des images envoyées via Bluetooth via un terminal et directement prises depuis la lunette d'une arme) entre les niveaux de commandement est réellement facilitée, permettant au niveau "haut" de mieux comprendre la situation sur le terrain. Cela a donc des répercussions certaines sur la prise de décision : vitesse, justesse, etc.

La géolocalisation des combattants débarqués et des véhicules équipés (VAB, VBCI, AMX 10 RC) représentent une plus-value et permet de se concentrer sur d'autres aspects de la mission, et non comme avant, sur celui de donner, entre autres, en permanence sa position. De plus, le système d'ostéophonie (via la conduction des voies osseuses) permet réellement de communiquer en toute discrétion.

En défense d'emprise (ou lors de phases statiques d'observation), les optiques jour+nuit (lunette FIL/FIR) sont utilisables (au sens, ne sont pas mises dans le sac pour être transportés ou préférées à la plus légère lunette EOTech). Elles apportent, apparemment, des capacités de tir (au delà des 500 m) et d'observation non négligeables (cf. un précédent article).

PS : pour finir, un chiffre : le bataillon logistique français (nom : Taillefer) présent en Afghanistan de début octobre 2011 à fin mars 2012 a transporté 20.000 mètres cubes de plus que le bataillon logistique précédent alors qu'il s'agissait de retirer, en parallèle "que" 600 militaires français. 

Se sont désengagés : un peu plus de 150 militaires (un S-GTIA du BG Picardie) en mars 2012, 40 militaires du détachement de drone Harfang en février, 60 aviateurs du détachement Air (3 Rafale retirés) et 140 militaires de la TF La Fayette en décembre 2011, 194 militaires en octobre 2011 (dont une compagnie du 2ème REP jumelée avec une unité de l'ANA).

C'est bien sur ces logisticiens (aujourd'hui, environ 400) que l'effort portera dans les mois à venir...

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