mercredi 30 mai 2012

Neither Miracle Nor Catastrophe for the First 2.0 French Soldiers in Afghanistan

During its deployment in the Surobi District (Northeast from Kabul) from December 2011 to May 2012, the Battle Group Picardie gained the opportunity to be the first unit to use the new French infantry system FELIN (for Fantassin à Equipement et Liaison Intégrés). Nearly 800 soldiers from this BG (mainly from the 1st Infantry Regiment located at Sarrebourg, east of France) have provided during 6 months the new system’s first operational deployment. It’s the first unit in Europe (maybe in the world) to implement and operate a full-digitized soldier system for mounted and dismounted combat.

The first packs of the FELIN system were delivered to the 1st Infantry Regiment on September 7th, 2010, and some months after to elements of the 3rd Engineer Regiment and the 1st Marines Artillery Regiment. The delivery rate in the French army is actually four regiments each year until 2015. After one year of individual and collective training, this deployment was a real test. The French Army, the defense industry and other armies engaged in similar programs may learn from this experience.

dimanche 27 mai 2012

L'entente franco-américaine à l'heure du retrait en Afghanistan

Pour le Bulletin de l'Amérique, j'ai répondu à quelques questions sur les relations franco-américaines suite aux récentes annonces faites au sujet de l'Afghanistan par le président français. 

- François Hollande avait annoncé un départ anticipé d'Afghanistan, avant la fin de l’année 2012. Cela ne sera pas tout à fait le cas. Est-ce une erreur ? 

Vouloir est une chose, pouvoir en est une autre et le faire convenablement encore une autre. Le 59ème engagement présenté le 26 janvier par le candidat Hollande indiquait « J’engagerai un retrait immédiat de nos troupes d’Afghanistan : il n’y aura plus de troupes françaises dans ce pays à la fin de l’année 2012 ». Lors de son discours sur la défense nationale le 11 mars, il indiquait « Nous accélérons dans les meilleures conditions de sécurité le retrait de nos forces combattantes pour que, fin 2012, nos soldats soient rentrés ». Beau "principe de réalité" qui extrait du rêve (jubilatoire chez Freud...) des annonces de campagne pour rappeler l’existence d’une réalité généralement moins rose. De manière plus pragmatique, le glissement sémantique était en partie construit par les avis des militaires français qui remontaient alors à l’équipe de campagne, réactions soulignant l’impossibilité matérielle, militaire et diplomatique de respecter de tels engagements. Il est possible de critiquer l’approche choisie par les dirigeants socialistes sur les questions de Défense, par contre, il est, à mon avis, difficile de nier leur « connaissance des dossiers » et leur maîtrise de bons réseaux au sein de l’appareil de Défense.

lundi 21 mai 2012

L'armée de l'Air malienne : un mirage ? (2/2) (+MAJ)


Avions de combat SF.260 

Dons gracieux de la Libye lors du cinquantenaire de l’indépendance du Mali en 2010 (information relevée par l’AFP en octobre 2010), le Mali dispose de deux appareils Aermacchi SF.260W Warrior. À l’origine avion-école, d’autres versions ont été développées dont la version d’appui-feu au sol Warrior avec deux points d’emport sous les ailes. Ces deux appareils sont issus d’un contrat passé par l’État libyen dans les années 70 pour 240 exemplaires. 

Ces appareils ne seraient pas en état de vol et nécessiteraient à la fois une révision technique ainsi que de nouvelles ressources en carburant spécifique. Aucune information n'est disponible sur leur utilisation. Notons néanmoins que Jeune Afrique indique que des appareils similaires, mais Mauritaniens, ont servi à attaquer un convoi en septembre 2010 aux alentours de Tombouctou (en territoire malien).

vendredi 18 mai 2012

L’armée de l’Air malienne : un mirage ? (1/2) (+MAJ 1 + 2)

Quel est l’état actuel de la composante Air des forces armées du Mali ? Les forces terrestres maliennes et la CEDEAO peuvent-elles compter sur elle pour de futures, mais probables, opérations ? Rien n’est moins sûr alors que son état matériel, humain et opérationnel illustre finalement bien des maux rencontrés par l’ensemble des forces armées du Mali.
Dans son panorama annuel (téléchargeable ici), le site de référence Flight Global dressait un état des lieux (un peu optimiste) des ressources matériels en 2011. Quand est-il vraiment de l’état de cette armée de l’Air composée d’environ 400 personnels, si nous nous en référons à la « Military Balance 2011 » de l’IISS (International Institute for Strategic Studies) ?

samedi 12 mai 2012

Ni miracle, ni catastrophe pour le système FELIN en Afghanistan ?

Selon un document rédigé par le centre de presse de Kaboul des forces françaises en Afghanistan et librement disponible sur Internet, voici quelques-uns des enseignements, positifs ou négatifs, des quatre premiers mois d'utilisation du système FELIN en Afghanistan (du RETEX plus frais devrait être bientôt disponible avec le retour du BG Picardie en France, relevé par le BG Steel). 

Des confirmations et des découvertes (une connexion recommandée du système FELIN au système satellitaire VENUS, par exemple), et certainement encore du travail de maîtrise et d'acclimatation pour tous. La carrière du système ne fait que débuter...

Guerres & Histoire et le Capitaine Conan

La revue "Guerres & histoire" innove encore et joint à ses numéros (sortant, suite au succès rencontré,  dorénavant tous les deux mois) un DVD pour une collection très bien documentée de films de guerre. 


En effet, une plaquette d'une quinzaine de pages est jointe pour comprendre le contexte du film ainsi que les grandes idées développées.

Hier, était au programme Capitaine Conan (bientôt disponible en kiosque), ce soir Le Pont et plus tard La Mer Cruelle (cf. chez l'allié Historico blog 3 sa présentation).

mardi 8 mai 2012

"La défense française vue des États-Unis", entretien avec Leo G. Michel


Comme noté par Lignes de Défense, Leo G. Michel, Distinguished research fellow à l'Institute for National Strategic Studies (INSS), a récemment publié une étude intitulée "Cross-curents in French Defense and U.S. Interests". En une trentaine de pages, l'auteur aborde les défis relevés récemment par la défense française et ceux à venir, ainsi que les possibles axes de coopération États-Unis/France. Je remercie Leo G. Michel, parfait francophone, d'avoir bien voulu répondre à mes questions sur ces sujets.




1/ Quelle est la particularité de la France sur le plan militaire vue des USA par rapport à d'autres pays européens ?


France is the only European ally, except for the United Kingdom, that regards its military capabilities, operational performance, and defense industries as vital levers to exert global influence. Several French attributes - among these are their sense of global responsibilities, their commitment to « full spectrum » conventional and nuclear forces, and a willingness to use force and accept combat risks, if necessary - have made them highly valued partners with the United States (and other allies) in complex operations, notably in Afghanistan and Libya. 

samedi 5 mai 2012

Parution à consulter - 2nd volume 2012 de la revue Res Militaris

A signaler la parution du volume Hiver - Printemps 2012 de la Revue européenne d'études militaires, Res Militaris. Publication bilingue disponible en ligne, elle est un support d'études de sciences sociales orienté vers la défense et la sécurité.

Dans ce volume (cf. le sommaire), à noter particulièrement :



J'y publie aussi une fiche de lecture sur l'ouvrage de Delphine Resteigne "Le militaire en opérations multinationales. Regards croisés en Afghanistan, en Bosnie, au Liban"

Cette livraison d'hiver-printemps s'ouvre, en lieu et place de l'éditorial, par des hommages rendus à Hervé Coutau-Bégarie, tragiquement décédé au creux de l'hiver. Hervé était, entre une multitude de titres, responsabilités et fonctions, membre du Comité éditorial de Res Militaris. Afin de perpétuer son souvenir (comme ce fut déjà le cas pour Donna Winslow), son nom continuera d'apparaître dans la liste qui détaille la composition dudit comité. Martin Motte, maître de conférences d'histoire contemporaine à l'Université de Paris-IV Sorbonne et aux Écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan, qui fut l'un de ses collaborateurs proches, a consenti à tenter de combler en son sein le vide laissé par Hervé : qu'il en soit ici vivement remercié. (Le Comité de lecture s'enorgueillit également de l'arrivée de Christophe Wasinski, chercheur et maître d'enseignement aux Facultés Notre-Dame de Namur, à l'Université libre de Bruxelles et à l'Université catholique de Louvain). 
Ce numéro comporte par ailleurs toutes les rubriques usuelles. Les articles sont au nombre de quatre. Le premier, en anglais, nous vient de Suède. Louise Weibull, chercheuse au Collège de Défense Nationale à Stockholm, y alimente le débat autour de la gestion des émotions suscitées chez les militaires par chacune des phases (avant, pendant, après) d'un déploiement opérationnel extérieur. La littérature s'était jusqu'ici concentrée sur les épisodes les plus dramatiques : l'article complète le tableau en abordant les traces émotionnelles laissées par des opérations extérieures sans relief particulier - qui, contre le préjugé courant, paraissent bien réelles. 
Le second article (en anglais) est signé de Levent Ünsaldi et Esra Dabagci. Il nous ramène en Turquie (entrevue dans l'un de nos numéros précédents), cette fois pour y analyser les relations entre politiques et militaires, marquées dans la période récente par une érosion soudaine et forte de l'ascendant symbolique exercé par les seconds sur l'État et la société depuis près de deux siècles. 
Le troisième, en français, est l'œuvre de Martine Cuttier. Il dresse un bilan, précieux à plus d'un titre (notamment par sa minutie exhaustive), de la présence militaire européenne en Afrique subsaharienne dans la décennie 2000-2010 - à la fois celle de l'Union Européenne en tant que telle, et celle de certains de ses pays-membres au titre de leurs politiques nationales respectives. 
Le dernier, mais non le moindre, est en français, et prend un large recul historique pour traiter de la 'grammaire narrative' spécifique à la pensée stratégique depuis la Renaissance. Selon son auteur,Christophe Wasinski, une telle grammaire permet de raconter campagnes et guerres sous un jour technique, géométrisant, fondé à l'origine sur la redécouverte de la perspective. C'est elle qu'on voit à l'œuvre aujourd'hui encore dans les programmes des ordinateurs militaires. Elle produit une vision ordonnée, normalisée de la guerre, où il n'est guère question de 'brouillard' ou de 'friction', et qui en fait un phénomène contrôlable, racontable, parce que soumis à la Raison instrumentale, rendant par-là même la violence émotionnellement plus supportable. 
La rubrique “Classiques” est consacrée à la présentation d'un ouvrage américain de 1956, The Power Elite, de C. Wright Mills, monument de la sociologie politique, mais aussi - de par l'une de ses thèses centrales : l'inclusion des militaires de haut rang au sein d'une élite sociale et politique homogène et compacte - de la sociologie militaire. Ce livre, source intellectuelle de bien des remises en cause ultérieures aux États-Unis - au premier chef des controverses autour du 'Complexe militaro-industriel' -, demeure d'une étonnante jeunesse, et suscite un intérêt bien au-delà des limites du champ militaire. 
La section réservée aux “Jeunes chercheurs” présente ici le résumé du mémoire d'un saint-cyrien de dernière année, le sous-lieutenant Thomas Petit, rédigé au retour de son 'stage international' au Mexique à l'automne dernier. 
Le numéro se clôt, comme il se doit, par des recensions critiques d'ouvrages. Deux sont en anglais et portent sur des livres collectifs : l'un (canadien, dirigé par Karen Davis) traite de l''intelligence culturelle' et de sa place dans les opérations extérieures ; l'autre (dirigé par Henrik Fürst & Gerhard Kümmel) regroupe 13 contributions internationales autour de la notion de 'valeurs militaires centrales' (core values) et de leur devenir face à un contexte où l'action des armées se limite à celle de 'corps expéditionnaires' en leur sein. Une troisième, en français, présente un ouvrage belge récent, celui de Delphine Resteigne (de l'École royale militaire, Bruxelles), sur l'inter-culturalité et ses problèmes lors d'opérations militaires multinationales. 
Bonne lecture

jeudi 3 mai 2012

Les Africains de l'Ouest peuvent-ils proposer une aide militaire crédible au Mali ?

La déclaration finale du sommet du 26 avril des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest)s’est faite sur un ton martial en indiquant que l’organisation allait "commencer, avec effet immédiat, le déploiement de la Force en Attente de la CEDEAO" au Mali. Néanmoins, ces propos sont pour le moment surtout déclaratifs et s’inscrivent dans la continuité des gestes, où la solution privilégiée reste le dialogue.

En effet, le déploiement d’une force militaire de la CEDEAO (ou ECOMOG, Economic Community of West African States Monitoring Group, créée en 1990) est actuellement un outil de dissuasion utilisé dans le cadre de négociations. En quelque sorte, c’est une vision stricto sensu de la célèbre formulation du théoricien prussien Clausewitz : "La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens". Actuellement, la politique n’en est pas à cette extrémité. Néanmoins, si ce déploiement devait arriver, il ne faudrait pas qu'elle apparaisse comme une rupture (comme un échec de discussions) mais bien comme une réelle continuité du processus politique. Et pourtant, la route est longue pour mettre en adéquation la volonté et les capacités.


Hommes du capitaine Sanogo à Bamako en BTR-60 (image du 30/03/12)

mercredi 2 mai 2012

Café stratégique n°16 : Traques sur le net (10/05/12)

Pour la seizième édition des Cafés stratégiques, l'Alliance géostratégique accueille le 10 mai 2012 Eric Freyssinnet, officier de Gendarmerie, chef de la division de lutte contre la cybercriminalité, au Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale et rédacteur du blog "Criminalités numériques". 

Il interviendra lors de cet événement à titre personnel. Lors de la courte présentation et des débats avec la salle qui suivront, les sujets abordés porteront principalement sur les questions d'enquêtes via le cyberespace.


Comme pour les éditions précédentes, ce Café stratégique aura lieu à partir de 19h au café Le Concorde, 239 boulevard Saint-Germain à Paris (métro Assemblée Nationale). L'entrée est libre (l'achat d'une consommation, avant de monter au 1er étage, est fortement encouragé). Merci. 

N'hésitez pas à faire circuler l'information.