vendredi 28 novembre 2008

Partie 3.2 : Le Livre Blanc sur la politique étrangère et européenne de la France.

c. Agir dans le monde pour la paix, la sécurité et les droits de l'homme.

« Notre sécurité n’est pas le traitement d’une série de problèmes mais un ordre international à consolider, mais aussi le faire évoluer ». Un préalable : veiller à sa propre cohérence sur ces sujets.

=>Prendre en compte les enjeux nouveaux : « à long terme », le développement et les progrès de l’Etat contribuent à apaiser les tensions (un bel exemple du long terme : la démocratie en Irak). En notant que 50% des pays qui sortent d’une guerre y retombent dans les cinq ans. Consolider l'ordre international, en l’élargissant, pour que cette responsabilité soit partagée. Une concurrence qu’il faudra pouvoir gérer !!!

Le rôle des Nations Unies pour l’équilibre entre capacités et responsabilités. Avec l’élargissement du Conseil de sécurité comme une nécessité. Or attention à notre place de membre permanent s’il y a refonte. Donc par sécurité : « le Conseil de sécurité doit aussi s’ouvrir à de nouveaux membres non-permanents ». Revalorisation du rôle de l’Assemblée générale pour l’échange politique et la formation du consensus. « La France souhaite que le système international de sécurité s’appuie aussi sur le droit international ». L’évolution des menaces elle est prise en compte ? Le droit maritime et la piraterie. Raffermir et élargir nos partenariats pour renforcer le « multilatéralisme efficace » pas forcément dans du transatlantique ou par les liens avec le Japon : assez inédit comme choix de ce focaliser sur ce pays!

=>« La France doit privilégier la prévention et le traitement précoce des crises ». Et lorsqu’il le faut : « l’intervention doit […] se situer dans le cadre d’une politique globale et ne pas être un substitut à l’action politique ou la marque du simple besoin de « faire quelque chose » ». Ce n’est pas nouveau, donc « Just do it » en Afghanistan ! Intervenir : quel est le degré de gravité et d’urgence ? Une autre solution pourrait-elle réussir ? Est-ce dans le cadre de la légalité internationale ? Avons-nous les moyens d’assumer dans la durée ? Quelle est la valeur ajoutée au regard de l’objectif politique et/ou stratégique ? Proche de la Guerre juste de St Augustin ! Le MAEE doit contribuer à la non-prolifération et au désarmement. « Les responsabilités des pays dotés de l’arme nucléaire, notamment en matière de désarmement, doivent être assumées de façon convaincante ». Pour répondre à question : si vous avez l’arme, pourquoi pas moi ?

=>Même si « la défense des droits de l’homme peut entrer en conflit avec d’autres objectifs internationaux légitimes, comme le besoin de coopérer, la reconnaissance de l’égale indépendance de tous ou la paix (regardons vers la Russie ou la Chine). Une nécessaire action collective, centrale et dans la durée « doit nous inviter à la modestie, pas au renoncement ». Action selon 10 principes dont : discours ferme, universaliste et respectueux de la pluralité des trajectoires historiques, les droits de l'homme dans nos rencontres (on commence quand avec la Russie ou la Chine?), mobilisation des démocraties pour un consensus, prévenir et réprimer les violations massives, organiser un partenariat avec les acteurs non-étatiques et mieux assumer nos responsabilités à titre national (modèle interne avant modèle externe ? politique intérieure avant politique extérieure ?).

=>Au final « la sécurité ou le développement ne s’apprécient plus seulement à l’échelle des États, mais aussi à celle des sociétés ».

d. Contribuer à l’organisation d’une mondialisation qui assure un développement durable et équilibré de la planète.

=>En consolidant la liberté des échanges par le renforcement de l’équité, l’effectivité et la réciprocité des règles. Pas autre chose aujourd’hui que le multilatéralisme de l’OMC : un cadre juridique reconnu en voie d’universalisation, un contrôle des engagements, un mécanisme de règlement des différends, des cycles de négociations. Il faut résister aux risques de fragmentation économique entre « blocs commerciaux » (UE en tête, non). « La réforme des institutions de Bretton Woods est un sujet qui s’impose » et le FMI doit affirmer un rôle de régulateur des mouvements. Des réponses nationales : renforcement des mécanismes de régulation, macroéconomie, ou les accords commerciaux bilatéraux. « L’Europe, après avoir pris beaucoup de retard doit renforcer l’intégration commerciale de l’ensemble méditerranéen » et des autres payes émergents. Bataille de l’union du Maghreb par l’intégration des grands pays émergents dans les organisations économiques pour de nouvelles responsabilités. Mais « les émergents doivent ralliés les règles » : les pratiques concurrentielles « déloyales » sur le développement durable et les avantages comparatifs « légitimes » comme le coût du travail.

=>La réponse aux « nouveaux » problèmes globaux est pris en charge, ou par une acuité nouvelle ou insuffisamment. « Le problème de la concurrence entre ces priorités risque de se poser ». Le risque de pandémies nécessite un investissement de la France dans la prévention et coopération avec les pays à risque grâce à expérience et influence. Le débat mondial sur l’environnement au croisement des problèmes politiques, économiques, scientifiques, stratégiques, et nécessitera des stratégies diplomatiques. Par des décloisonnements au sein de l’Etat, et le développement d’une fonction économique et scientifique renforcée au MAEE. La technicité et le caractère politique nécessitent un lieu d’analyse et de préparation des décisions. L’adaptation et la coordination des outils existants sont un besoin urgent : commençons par ce que l’on a avant de proposer de tout révolutionner, non ?

=>Une nouvelle doctrine pour l’aide : favoriser une mondialisation équilibrée, renforcer la paix et la sécurité en luttant contre la pauvreté et le sous-développement, appuyer nos stratégies d’influence. Une instrumentalisation de cette aide ? Notre aide (8,8 Mds d’euros prévus en 2008) = l’aide bilatérale française, la contribution de la France à l’APD multilatérale et européenne et les annulations de dettes consenties. Si la France veut : stabiliser son niveau, le budget devrait augmenter, atteindre l’objectif de 0,7% du RNB en 2012, augmenter encore plus. On trouve ça où ? Donc « L’adhésion à un tel objectif ne peut reposer que sur un consensus interne fort, […] établi à la suite d’un débat démocratique ». C’est rare l’intrusion du débat en politique étrangère ! Donc par dépit et efficacité des choix géographiques : l’ensemble Afrique-Méditerranée, les pays dont situation intérieure est facteur de tensions et des pays majeurs. Avec en plus un meilleur suivi, pilotage et la recherche d’effets de leviers par d’autres : montrant les liens indissociables ONG/États !

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